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PARAPENTES NOVA
ARTICLE de VOL LIBRE MAGAZINE
SEPTEMBRE 2003
Texte : Jean Gabriel Thillard
ARTAX
NOVA
L'EXCELLENT COMPROMIS
Encore une Nova, et deux tailles
essayées par les deux testeurs de Vol
Libre .' Un travail de fond. Cette bécane
plaît beaucoup et se vend très
bien. Vous allez comprendre pourquoi.
UN LEADER
Nova change de mains, ou presque... FDI laisse
tomber l'importation, poursuivant des objectifs
de rentabilité et d'optimisation financière dans
son métier d'origine. Tant pis pour eux ! Le para-pente échappe encore
à des logiques financières de pointe. Pour combien de temps ?
Sylvain Piroche garde le flambeau, passant d'un
statut salarié de FDI à celui d'agent commercial
pour Nova. Tant mieux pour lui ! Les ventes de
Nova sont dopées par des produits très "nova"teurs
et performants. Grâce à Didier Eymin,
revendeur à Saint-Hilaire avec Air et Aventure,
j'ai pu voler un peu plus de 20 heures en
Artax et réaliser quelques circuits. Noël, de
son côté, pilotait l'Artax
lors du comparatif en vol avec
l'Aspen. Bon scénario pour un essai.
L'ACTRICE
Le sac chez Nova donne lieu à des avis très
divergents. Pour ma part, je le trouve d'un volu-me convenable avec un
système très pratique de réduction
par un lacet en face frontale. Une fois replié,
il laisse la place dans la sellette pour d'autres
choses. Le côté un peu "menhir" le fait
rouler dans le dos lors
de marches prolongées mais il suffit de bien agencer voile, sellette et
casque pour accéder à un bon confort de portage. De plus, il est beau et
léger... Les entrées des 39 cellules, sans compter les
subdivisions des biais, sont très larges et
ouvertes en bord d'attaque. Les stabilos sont
définis par 5 cellules fermées à corde très rapidement dégressive.
En bord d'attaque, l'extrados 3st
ourlé sur un galon très rigide et l'intrados
simplement ourlé. Un
nouveau tissu siliconé simple enduction constitue l'intrados, comme sur
l'Aéron (VL 323).
Des galons de reprise de charge à plat entre chaque faisceau principal de suspentes ainsi
que des biais renforcent la rigidité de la voûte. Une cellule complètement
suspentée alterne avec
3 cellules non suspentées. Le suspentage en partie haute se trouve ainsi réduit
au maximum. Un galon de rigidité est implanté sur la
rangée des D
Le suspentage est très fluide avec peu de parties
basses en A 3, B 4 et C 3 soit en tout 20 parties basses seulement ! On a trois
étages avec des
suspentes hautes très courtes et une répartition de la charge en patte d'oie
sur A et B et en pyramide en étage intermédiaire sur les C. Les
diamètres sont de 1.8 puis 1.3 et enfin 1 mm.
Les garcettes de freinage sont implantées en
milieu de cellule, certainement pour une diminution de l'effort. Les élévateurs
sont à 4 branches dont
une réservée au kit oreilles. Les élévateurs
A sont gainés de rouge,
immanquables donc dans leur prise au gonflage. L'accélérateur directement sur
les A et, à 75 sur les B, par un
train de sangle en Z sur maillon carré. Le maintien
des élévateurs est facilité au décollage par une bonne raideur de
sangle, L’ensemble est sobre et de
bonne finition, sans extra. La souplesse de
l'accélérateur est
assurée par un moufflage complet sur deux poulies plastiques frappées à plat
et non à champ sur les élévateurs. Il n'y a pas de
déport de la poulie de frein, un peu grossière, et
la poignée, en simple aller-retour de sangle, est
maintenue sur l'élévateur par une pression mécanique. Le
passage de maillon sellette est galonné
pour une meilleure résistance dans le temps.
MISE
EN SCENE
Malgré son poids,
la vitesse de montée est quasi-idéale
en toutes conditions avec l'Artax. Brise
faible, pente douce, la transmission du
gonflage
aux avants est typique d'une voile école avec
un allégement de la tension en fin d'apogée, informant le pilote de la justesse du
gonflage et la laissant lâcher les avants au bon
moment pour charger efficacement la ventrale.
La prise en charge est proportionnelle à la vitesse transmise à la
voile et tolère des envols à. énergie
limite. Largement freinée, elle s'est montrée très efficace pour emmener son
pilote. Le dépassement en brise soutenue demande une
temporisation modérée mais tolère l'imprécision
en amplitude. Pas de brusquerie ni de tendance à
l'arrachement farouche. Les corrections sont à
peine nécessaires. Gonflage - décollage immanquable ! De quoi jouer des
heures en statique... Enfin,
en début de vol, l'Artax a une bonne stabilité sur trajectoire.
ACTION
Le
tiers d'accélérateur en M et en S délivre
4 km/h supplémentaires
sans hésitation. La voile reste
très cohérente en turbulences et permet au
pilote d'utiliser le
surplus de vitesse face à la brise.
A 95 kg de PTV en taille S, on dégrade à
peine la Vz à 39 km/h
et garde un excellent pla-ner, de quoi rivaliser avec bon nombre de voiles
de performance. Les
mouvements à piquer restent très facilement
contrôlables par peu de commande, tout en
maintenant l'accélérateur. Poulie dans poulie, on
a 47 km/h en taille M et S à PTV sensiblement
égal. Ça dégrade, certes, mais on garde 7.3 de
finesse à 45 km/h plein taquet sur la taille M.
Remarquable !
VITESSE
MINI ET STABILITÉ TANGAGE.:
A la recherche des
vitesses mini dans les deux tailles,
les amplitudes nécessitent un tour dans la
main pour trouver le décrochage
à 22 km/h. Il est très
souple, largement téléphoné par une parachutale dans la zone des 24 km/h. Les
taux de chute restent très gratifiants dans la zone des 25-27 km/h, permettant
l'optimisation des petites conditions
par un ralentissement important. Une .
caractéristique que l'on retrouve de plus en plus
sur les parapentes
actuels, déjà constatée sur la Bright,
l'Astral 3, l'Aspen, etc. La voile ralentit rapidement à 30 km/h pour
10 cm d'amplitude hors garde et 1 petit kilo, donnant ainsi une priorité
au contrôle de la vitesse sur
le tangage, du moins en première partie d'amplitude. Les 27 km/h sont maintenus pour
2.5 kg d'effort et 25 cm soit assez peu dans la
catégorie. Le tangage est très vite très amorti
au-delà de 15° d'abattée.
En
tangage, l'Artax révèle une grande stabilité
ainsi qu'un
amortissement digne d'une voile
école.
Evidemment c'est la taille S qui a révélé à
95 kg
le meilleur comportement en tangage sans rajouter
de vivacité. En entrée de thermique, l'Artax
a une tendance au piquer dans l'ascendance, sans exagération.
Sur
le roulis, elle est stable et amortie en turbulences, avec juste ce qu'il faut
de travail indépendant des demi voiles pour informer le pilote de la
position de l'ascendance.
A la
commande seule, la Médium affiche un petit
retard pour se caler à
15°. En taille S, ce recul de réponse
n'apparaît pratiquement pas. L’Artax n'est pas hyper réactive en amplitude. Il faut 15 à
30 cm
pour déclencher et maintenir les virages.
La
conversion du lacet en roulis est douce et
progressive. Le maintien
de la courbe est excellent y compris en turbulences avec un léger
dérapage sur des appuis un peu timides qu'il
faudra gommer à la sellette.
La
taille S réagit aussi bien à la sellette qu'à la commande au
recentrage du noyau et ceci prati-quement à tout régime de vitesse. D'où une
infinité de combinaisons pour déclencher ou maintenir le virage. Passer de
virage lent peu incliné à une
spirale engagée puis ralentir en cadençant
main extérieure permet d'emprisonner le thermique
dans un colimaçon bien "ficelé". Avec
5 kg,
les efforts à la commande sont suffisants pour ne pas
passer trop vite sur des inclinaisons hors
norme. La tendance à la vrille est inexistante dans des amplitudes à la
commande.
C'est
un des meilleurs virages que j'aie pu tester en catégorie intermédiaire
tendant vers la perfor-mance, sans exagération du roulis ni jeu gênant
en lacet. L'amortissement de la voile ne diminue
en rien sa manœuvrabilité. Juste un peu d'effort
à la commande dans les virages serrés. L'obtention
d'inclinaisons supérieures à 30° demande
en Artax des amplitudes importantes mettant
à l'abri de déstabilisations fortes pour
des appuis imprécis à
la commande. Avec cette sécurité en amplitude en roulis, on est quasi
dans le domaine voile école ! Pourtant, en aucun
cas, elle ne se montre ennuyeuse. Elle en donne
beaucoup lorsque l'on exploite les amplitudes de
30 à 40 cm. Les
360° engagés font vite tomber le pilote du
ciel avec une très bonne stabilité en courbe. Les
sorties sont aériennes, très proportionnelles à la
vitesse acquise en spirale. Attention, la voile
peut accéder progressivement à des vitesses
très élevées si l'on maintient longtemps la commande ! Sortir en
remontant doucement la main intérieure
vous garantira d'éviter une énorme ressource. Les attaques obliques seront, elles
aussi, en relation avec la vitesse atteinte. Le
confort en spirale engagée peut faire oublier l'inclinaison et les Vz
obtenues. La neutralité spirale éventuelle
ne sera que le résultat d'un pilotage excessif.
En recherche de manœuvrabilité à différentes
vitesses, l'Artax témoigne d'une excellente résistance au départ en
vrille à basse vitesse et respecte des appuis différentiels de 15 à 20 cm
dans la zone de 27 km/h pour déclencher et maintenir les
virages. La manœuvrabilité semble identique
à celle enregistrée bras hauts sans accentuation de la réponse en roulis à basse
vitesse. Cela facilite les repères pour les
approches au sommet à basse vitesse. Les appuis sur les
commandes durcissent nettement pour
le maintien du virage interdisant un décrochage intempestif en courbe. Passer sur axe
de 45° à 45° demande 4 s avec 30
cm de commande sans appui sellette. D'un virage
stabilisé au passage à 30° à l'opposé,
l'Artax ne met que 6 secondes avec un transfert
modéré de poids à la sellette. Tout
au long de ce fabuleux printemps 2003, j'ai
joué avec l'Artax aussi
souvent que possible au gré
des disponibilités de la voile. C'est réellement avec plaisir que je reprenais
l'Artax. Quelques circuits en Chartreuse ont confirmé le
potentiel de cette voile face à une concurrence
DHV 2, 2-3 ou CEN performance sans pâlir en
transition. C'est assurément une aile incontournable en 2003
dans la catégorie.
CASCADES
Le
petit A' permet de réaliser des oreilles en
toute simplicité avec
un léger gain de vitesse et une
bonne stabilité sur trajectoire. Les Vz obtenues sont en dessous de 3 m/s y
compris en accéléré à 50 , soit peu pour descendre. Mal
collées sous l'intrados, les oreilles peuvent légèrement déstabiliser
la voûte en lacet. Il suffit d'avaler
un peu plus de suspente pour dégonfler les
oreilles et calmer l'instabilité en lacet.
L'obtention de virage avec les oreilles demandera une
bonne implication à la sellette, la voile
ayant une tendance à
sortir d'elle-même de la courbe.
Bon point pour calmer le jeu en turbulence. La réalisation d'une oreille asymétrique
grâce à l'élévateur permet une dégradation du taux de
chute utilisable en approche au sommet, avec un
bon contrôle trajectoire à la commande opposée.
Au rayon des B, on se demande s'il y a plus facile
qu'en Artax. La manœuvre confirme les reprises
de vol en douceur suite à une forte augmentation
d'incidence. L’abattée de reprise de vol est largement gérée de façon
autonome par l'aile. En
fermeture asymétrique volontaire, seule une
franche traction sur l'ensemble de l'élévateur A
génère un début de rotation, assez bon du reste.
L’amortissement ensuite en rotation est rapide
avec une réouverture assez brutale, sur l'ensemble de l'envergure.
Pour l'atterrissage, freinez ! La priorité est
donnée à la diminution de vitesse sur la ressource. Point !
DÉNOUEMENT
L'Artax
est à coup sûr une grande réussite de Nova,
pour la grande majorité des pilotes. Très
accessible en deuxième
voile dans une carrière, elle
saura aussi convaincre des pilotes d'expérience désireux de voler plus
tranquille qu'en créneau réellement performance ou bien voulant
reculer leurs limites en conditions plus fortes. On
peut vraiment pousser le bouchon loin en Artax
et trouver un plaisir de pilotage non émoussé au
fil des kilomètres. Essayez cette merveille à tout
prix avant toute décision d'achat dans la catégorie intermédiaire !
Pour moi c'est bon, je pique celle
de Didier Eymin quand je veux...
On a aimé
s'envoler
avec
jouer avec ses performances,
être serein en turbulence,
grimper plus vite que les
autres,
virer, virevolter, danser.
On aurai souhaité
1 une commande un peu plus douce,
1 un peu plus de précision en virage en début d'appui
(taille M).
TABLEAU
RÉCAPITULATIF DES MESURES
Temp. et pression/mer 1 020 Hpa et 20° moyenne sur 3 vols
Altitude décollage : 950m
Charge alaire : 3.60 kg/m2 taille S (forte)
3.30 kg/m2 taille. M (moyenne)
Vitesse bras hauts : 36 km/h au Skywatch Pro (M et S)
Vitesse accélérée : 47 km/h poulies en butée
Décrochage : 22 km/h à > 8 kg d'efforts (dissuasif, M et S)
Efforts en vol droit : 1 kg à 30 km/h 2,5 kg à 27 km/h
Efforts en virage : 3 kg à 15° d'inclinaison, 5 kg à 30°
VALEURS MESURÉES SUR LA TAILLE M :
Vz moyennes
1.15 m/s à 27 km/h, 1.05 à 30,1.15 à 35, 1.24 à 38,1.70 à 45
Finesses moyennes
6.44 à 27 km/h, 7.87 à 30, 8.40 à 35,8.45 à 38,7.29 à 45