PRO DESIGN essai effect2

Le créneau DHV 1 est incontournable pour un constructeur. Pro Design avait signé un excellent produit dans sa version 1. On ne pouvait que progresser dans le remake …

Générateur d’effet

PRO DESIGN toujours piloté par Herbert ... est aujourd’hui importé par Didier Eymin, Air et Aventure. On sort à peine du test de la Jazz, bonne intermédiaire facile rassurante, qu’on s’y recolle avec la toute nouvelle EFFECT 2, selon les nouveaux critères DHV. On reste DHV 1 pour l’EFFECT 2 et DHV 1-2 en ce qui concerne les manœuvres accélérées. La gamme s’étoffe aussi d’un biplace, le Jazz, plutôt Effect dans sa manière de voler, mais on vous en reparlera plus tard ...

EFFECT’ivement vôtre

Côté sac, c’est traditionnel ! Un simple Zip sur la périphérie ouvre le sac qui peut être compressé latéralement par 4 sangles sur boucles plastique. Voyez lors de l’achat à opter pour l’option grand volume, le Yack de chez Pro Design, en fonction de votre sellette. Le portage s’est révélé assez confortable tout au long de l’essai, même à ski. D’un tissu assez léger et malléable, il prend peu de place dans le dos de la sellette La voile est livré dans un sac de protection interne en tissu poreux aidant l’évacuation d’humidité résiduelle.

Côté voile, au bord d’attaque, à l’intrados, le système « pocket » par repli des lais d’intrados vers l’intérieur de la voile caractérise l’EFFECT 2. On a le même système sur la Boréa de Paul Amiell. Ce système donne de la rigidité au bord d’attaque dans le domaine des hautes vitesses.

Une cellule suspentée complètement alterne avec deux cellules vides. Par demi-voilee, on dénombre 15 cellules ouvertes puis 5 cellules fermées. Les deux dernières cellules de corde très rapidement dégressive marque un peu plus le stabilo. Des coutures triples droites extérieures assemblent les lais d’intrados aux insertions de suspentes. C’est une caractéristique Pro Design. Classiquement les biais répartissent la charge dans les cellules vides sur les rangées A, B et C. Un galon large intérieur sur l’intrados rigidifie la ligne des C. Au bord de fuite, des quillettes renforcent les cellules extérieures.

Côté suspentage, 3 suspentes basses sur A, B et C et 2 sur D des 4 branches d’élévateurs. Chaque partie basse se ramifie en deux intermédiaires puis 2 hautes en patte d’oie donnant 4 points d’insertion sur voilure par partie basse. Des maillons inox certainement surdimensionné et un peu lourd assurent la liaison aux élévateurs, bloqués par une pièce plastique anti-retournement. Une patte d’oie coulissant dans un anneau plastique réduit le bord de fuite pour la partie haute externe de freinage. Des vés de galon répartissent l’effort du suspentage au stabilo, relié à l’élévateur arrière.

Une suspente surnuméraire nouée sur un maillon à la base du système accélérateur tient lieu de kit oreille, liée sur la suspente A externe.

L’accélérateur entraîne A en direct et les B à 75 % par un système de sangle en Z sur deux maillons carrés. Les C sont tractés à 50 % des B par une drisse sur une poulie. La distance inter -poulie est de 15 cm et il faudra donc 45 cm de traction à la pédale pour obtenir la vitesse maximum. Donc un double barreau comme d’hab !

Un anneau métallique rassemble la drisse d’accélérateur pour une meilleure cohésion de l’ensemble. On raccroche l’accélérateur par un croc fendu en sortie de poulie haute. Les poignées de freins, d’une simple boucle de sangle, se fixent par une simple pression sur l’élévateur arrière.

La multitude de composant des élévateurs et leur souplesse demande un peu de soin lors de la prise en main des commandes et avants. L’ensemble élévateur gagnerait à être épuré. C’est la seule critique que l’on peut faire à la présentation de la voile. C’est à corriger et d’autant que la qualité de l’ensemble est de belle facture, notamment par des coutures très propres avec protection de la sangle par des galons.

Décollage EFFECT’if !

La fluidité de suspentage et la bonne organisation des ramifications facilitent le démêlage. Quelques accrochages de parties hautes des arrières peuvent se produire lors d’un pré gonflage un peu brutal. Mais rien de très gênant avec un peu de soin ! Un bon pliage m’a toujours permis un démêlage lors du vol suivant par un seul coup de poignet.

Décoller C’est du gâteau ! Quelles que soient les conditions, la montée de voile est très douce, progressive mais sans résistance ou effet spi avec un arrêt quasi autonome à l’aplomb du pilote. La tension des avants informe juste ce qu’il faut du bon déroulement du gonflage. Même sans accompagnement complet des avants, ça fonctionne ! La stabilité de la voile est remarquable lors de l’accélération qui s’effectue sans peine, assurant une prise en charge progressive. On est dans la catégorie des nec plus ultra du décollage. Difficile d’en louper un ! A moins de s’appeler « Brutus » et de la malmener aux avants …

En brise plus forte, la stabilité de voûte permet de slalomer sans encombre entre voiles étalées au sol, plus longue à la préparation …

Les décollages à ski sont d’une facilité déconcertante et confirment l’absence de résistance de la voile lors de l’écopage. La bonne glisse de l’EFFECT 2 facilite la prise de vitesse à ski et l’envol tout en douceur.

Ralentie pendant la course d’envol, l’EFFECT 2 retardera la prise en charge et demandera au pilote de relever les mains. Par corollaire, une temporisation bien marquée en brise soutenue n’arrachera pas le pilote prématurément du sol.

Effect’ivement joyeuse !

J’ai chargé l’EFFECT 2 à 95 kg PTV pour l’essai. Ca plane à 36 bras haut ! Le ralentissement à 30 puis 27 km/h demande 10 et 30 cm d’amplitude et 1,5 kg puis 4 à 5kg d’effort. En dessous de 27 km/h, la voile ne demande qu’à accélérer dès la moindre remontée des mains. Les meilleurs taux de chute se situent dans la gamme 30-36 km/h et non lentement à 27 km/h. Un couple à piquer apparaît juste après le cabré à la commande confirme résistance à la phase parachutale et l’envie de la voile à reprendre de la vitesse.

Au décrochage, la voile est franche, sans phase parachutale annonciatrice, pour 22 km/h. A bout de bras, c’est 70 cm qu’il faut enfoncer et plus de 10 kg pour le maintenir. La reprise de vitesse n’attend pas la remontée complète des mains. L’EFFECT 2 revient sereinement devant le pilote, sans exagération ni fermeture du bord d’attaque.

La vitesse maximum de 46 km/h, poulie dans poulie demandent 4 à 5 secondes se stabiliser. Le premier tiers, souvent votre premier barreau, délivre 38 à 39 km/h.

Le roulis s’obtient très facilement à la commande et la stabilisation est rapide à la remontée des mains avec toutefois un soupçon de conservation de roulis si l’on reste légèrement en « frein ». L’EFFFECT 2 s’est révélée très facile à piloter en tangage.

Virons ! La mise en virage demande peu de débattement et d’effort. C’est tout en douceur et sans résistance par roulis inverse que je change de trajectoire. Le roulis devance un peu le lacet, ce qui donne à la voile un excellent mordant en courbe. Tout au plus 10 à 20 cm pour obtenir des inclinaisons moyennes sans nécessité d’en rajouter à la sellette. Vous voulez resserrez la courbe ? Ajoutez encore une dizaine de centimètres et tout au plus 4 à 5 kg d’effort au total et vous obtiendrez une courbe parfaite, homogène, capable de venir à bout du plus petit noyau récalcitrant.

J’ai aimé l’agilité de la voile, les variations d’inclinaisons à la commande seule, les relances entre deux virages, plaçant très rapidement la voile dans un mouchoir de poche. En EFFECT 2, ça tourne facile !

Dans les ascendances, j’ai abusé de l’agilité de la voile sans chercher à ralentir avec la main extérieure. L’EFFECT 2 cadence seule, se plaçant d’elle même dans l’ascendance. Les vitesses en courbe sont dans la zone des 35 km/h. La manœuvre d’inversion de cap, soit passer de 45° de par et d’autre d’une ligne droite ne demande que 6 secondes, soit peu ! C’est le même temps nécessaire pour passer d’un 30° d’inclinaison de droite à gauche. Aucun problème pour retrouver le thermique perdu !

Les wing, c’est que du bonheur ! Cadencer la voile est un jeu d’enfant, avec un bon durcissement de la commande lors de fortes inclinaisons. La plume intérieure résiste bien au décrochage, même lors d’appui tonique à la commande.

Allez fini de jouer, on descend ! L’EFFECT 2 se cale en 360 ° engagés sans trop d’effort et avec peu de débattement à la commande pour la catégorie. Dans la zone des 30 cm, on obtient des descentes efficaces avec une voile qui oriente facilement son bord d’attaque face planète. Malgré la vitesse élevée en 2 tours, la sortie est certes aérienne, mais dans l’axe sans abattée sauvage… Pas de neutralité spirale constatée, même ventrale relâchée 44 cm.

Vous l’avez compris, l’EFFECT 2 est au rendez-vous pour le jeu en courbe ! Bonne maniabilité en amplitude et en effort avec une réponse progressive en début de plage de commande et juste ce qui faut de nervosité en appuyant un peu plus.

Deux vols à Saint Hilaire dans un flux de sud bien installé et turbulent à souhait ont confirmé la bonne stabilité de l’EFFECT 2. L’excellente tenue de courbe permet de jouer facilement avec les ascendances désorganisées. Sa bonne relance en sortie de virage, sa prise de vitesse et ses inversions facilitent la poursuite des noyaux thermiques disloqués et leur dérive… La voûte reste très homogène et le travail indépendant des demi-voiles quasi inexistant. L’EFFECT 2 garde une bonne vitesse et bon plané à une brise turbulente et sera une bonne arme pour se frotter aux fortes conditions printanières ! L’amortissement du tangage est encore au rendez-vous pour tranquilliser le pilote. On peut laisser voler bras haut !

Les oreilles sont réalisées par la suspente additionnelle sur les A externes. Donc gants obligatoires. Mais qui vole sans ? Elles restent volontiers collées sous l’intrados et augmentent le taux de chute d’un mètre et demi par seconde avec conservation de la vitesse bras haut. Pas de soucis pour continuer son cheminement ! La manœuvrabilité à la sellette est excellente, sans exagération en terme de roulis et permet une prise de terrain, voilure réduite. Une simple action à la commande pour la moitié de l’amplitude disponible, alternativement droite et gaucher, rouvre la voile sans difficulté.

La manœuvre des B, relâchés lentement, confirme la bonne reprise d’un vol normale après un passage aux grands angles. Là encore, l’amortissement en tangage travaille pour me laisser reprendre le vol bras haut. La reprise de vitesse est franche, sans abattée farouche ni fléchissement du bord d’attaque.

Difficile de trouver la vrille en EFFECT 2, sauf en appliquant les vraies règles du S.I.V. donc farouchement à la commande !. L’EFFECT 2 amorce plutôt des départs en inclinaisons franches et donc sur du roulis en enfonçant une commande à fond. La vrille ne s’obtient qu’en maintenant la demi-voile opposée très ralentie ! Alors pas de problème de ce côté là !

A noter la frontale ! Fermée volontairement, la voile garde les stabilos bien en pression et la réouverture se déroule des extrémités vers le centre. La perte d’altitude est très légère.

A l’atterrissage classique, bras haut, la ressource est modérée ainsi que la perte de vitesse. Pour les approches au sommet, il sera plus difficile de ralentir la voile et dégrader la finesse que de se servir d’ajustement de trajectoire en léger virage. Les basses vitesses sont EFFECT’ivement difficile à maintenir avec une très nette tendance de la voile à ré-accélérer pour peu que l’on relâche un tant soit peu le freinage.

Et en EFFECT ..

L’EFFECT 2 se situe intelligemment dans le créneau DHV 1. Sa facilité de prise en main, notamment au décollage et dans l’obtention du virage, donnera beaucoup de satisfaction au débutant. Sa qualité de virage et ses bonnes performances en vitesse et plané ainsi que sa relative vivacité pour le créneau réjouira les pilotes en progression. Elle se range à côté de la SMILE essayée l’été dernier. Incontournable dans vos essais ! On est tellement loin des voiles écoles bateaux …

Recherche de vrille ou tendance au décrochage asymétrique

Pour ce test, je ne fais que deux manœuvres.

D’une part, départ bras haut puis enfoncement d’une main sous la sellette. C’est la classique manœuvre d’évitement. La plupart des voiles DHV 1 ou standard, à l’image de l’EFFECT 2 démontre une excellent résistance à cette manœuvre. On obtient un virage franc plus ou moins accéléré vers 45 ° de rotation.

D’autre part, je me place en courbe, sur une inclinaison modérée et enfonce une main. Un peu la faute du débutant qui veut resserrer son virage en approche. Dans le cas de l’EFFECT 2, cela ne fait qu’accentuer la rotation, sans tendance à la vrille. Sur un tel résultat, je recherche la quantité de commande extérieure qu’il faut retenir pour obtenir une vrille. C’est exagérément ralentie avec l’EFFECT 2.

Des élévateurs plus « clairs»
Un peu plus de stabilité en roulis en turbulence.

Constructeur:
PRO-DESIGN GmbH.
Lärchenweg 33
6161 Natters/AUSTRIA
Tel: +43-512-546444
Fax: +43-512-54644520
http://www.pro-design.at
office@pro-design.at

Air et Aventure Diffusion
Didier et Véronique EYMIN
ZA des Long Prés (Atterrissage de Saint Hilaire)
38660 LUMBIN
04 76 92 43 46
http://www.airaventure.com
info@ airaventure.com

Roulis : légère instabilité en turbulence, amorti au-delà de 10 ° d’inclinaison

Vz moyennes : 1.35m/s à 27 km/h, 1.27 à 30, 1.22 à 33, 1.29 à 36, 1.57 à 39

Finesses moyennes : 5.46 à 27 km/h, 6.49 à 30, 7.45 à 33, 7.69 à 36, 6.83 à 39

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EFFECT 2 .. Le deuxième effet Pro Design

Texte et photos: Jean Gabriel THILLARD

Générateur d’effet

EFFECT’ivement vôtre

Décollage EFFECT’if !

Effect’ivement joyeuse !

Et en EFFECT ..