Qui sommes nous Venir chez nous Maintenance RETOUR INDEX RETOUR BOUTIQUE Nouveautés Articles de Presse Vols Biplace
Nous contacter conditions vente Occasions Promotions Photothèque Voyage

Vol Libre Magazine Avril 2003  
ESSAI TITAN  Texte Word

TITAN …fils de la terre et du ciel et Lune de Saturne ! 

Texte et photos: Vol Libre, Jean Gabriel THILLARD

Un tel titre ne peut que décrire une voile majeure pour une marque majeure : PRO DESIGN

Présentation voile

Plusieurs volumes de sacs sont disponibles pour la Titan. Choisissez le plus grand pour héberger vos volumineuses sellettes et voiles. Effectivement avec 8 kg pesé de voile justifié par une architecture très élaborée, le vol « rando» semble compromis !

La voile est livrée dans un sac de protection et une sangle de compression. Porcher Marine et Edelrid ont été retenus pour la fourniture des composants.

Le degré d’élaboration de cette machine est surprenant. Un tiers des cellules est fermé au bord d’attaque et les ouvertures des autres sont étroites. L’intrados est replié au bord d’attaque pour la construction du système Ram’Air. Les biais sont judicieusement placés pour répartir au mieux la charge. Des pinces en bord d’attaque, à l’extrados, assurent une bonne tension de celui-ci. Une cloison sur trois est suspentée sauf sur les stabilos, sur deux cellules par une patte d’oie triple. Des galons horizontaux de structure répartissent également les tension sur la voûte entre chaque faisceau principal de suspentes hautes. Enfin une bande de renfort non alignée sur les suspentes mais en arc de cercle orienté vers le bord d’attaque près du bord de fuite assure une meilleure cohésion de la voûte dans la turbulence, ce qui sera vérifié effectivement en vol. On dénombre 75 cellules sans compter les divisions par les biais …Finalement devant la complexité de la voilerie, le poids est minime.

Côté suspentes, les diamètres sont variés par étage en fonction de la charge à supporter. Les freins se rattachent en quelques points par le système TETS, permettent une pince du bord de fuite à l’action du volet. Les fibres utilisées sont du Dyneema gainé plus résistantes à la rupture que le kevlar mais plus sensible à la chaleur. Il faudra veiller au contrôle de calage dans le temps.

On a 3 suspentes basses sur A B et C. Les stabilos sont reliés au D en plus des 2 suspentes basses. Un kit oreille sous la forme d’une suspente est frappé sur un maillon à la base de l’élévateur A. La répartition en partie intermédiaire sur A B et D sont en patte d’oie double et triple sur l’extérieur et des pyramides 4 brins sur les C extérieurs. Les C intérieurs se répartissent en patte d’oie double. Le suspentage est fluide, très aéré

L’esthétique, l’architecture et la technologie de la voile sont particulièrement réussis.

Seul hic, l’élévateur qui dénote par le manque de rigidité de la sangle et son manque de maintien dans les mains, sa largeur et son esthétique un peu « vieillotte », surtout comparé à l’élaboration « hi tech » du profil.

L’accélérateur est mouflé sur deux poulies métalliques et la drisse contrainte dans un anneau métallique. La distance inter poulie est de 11 cm permettant facilement l’utilisation à 100 % de l’accélérateur HR. Il se frappe sur votre pédale de sellette par des croc fendus. Les B sont mise en œuvre à 75 % puis les Cà 50 % des B. Des pièces anti-retournements sont disposés sur les maillons inoxydables de suspentage. La poignée de frein est un aller retour simple de sangle avec un œillet pour l’accrochage de la drisse.

Deux galons cousus au bord de fuite permettre de ranger les élévateurs.

Décollage

Une disposition en corolle parfaite facilitera le gonflage de la voile quelque peu délicat en brise nulle ou faible. Le démêlage est aisé. Coudes au corps, mains au épaules, on évitera une mise en crevette par un accompagnement progressif des avants sans écarter les mains. La présence de la voile aux avants est discrète et la prise en charge progressive après un montée de voile homogène sans brutalité. Il faudra accélérer franchement sans appui farouche sur les commandes pour assurer l’envol. La tendance au dépassement est quasi inexistante. Du calme sur les commandes pour les corrections sinon la voile repasse derrière.

Dans la brise, l’écopage est tempéré, presque trop progressif avec un peu de paresse dans les derniers degrés. Il faudra du doigté sur les avants pour placer la voile au-dessus de la tête. La correction demande beaucoup de recentrage de la part du pilote. Trop de commande la rappelle au sol. Cette tendance est peut être expliquée par le poids important de la voûte et le nombre de cellules fermées.

Par contre, la stabilité sur trajectoire est immédiate en toute condition.

En vol

96 kg de PTV emmène l’embarcation à 37 km/h. A fond de barreau j’ai obtenu 48 km/h stabilisé sur 30 secondes soit un peu moins que la valeur constructeur mais tout de même honorable. Surtout que cette valeur est aisément conservée y compris en turbulence moyenne L’accélération est progressive et l’utilisation de la moitié de l’accélérateur génère un 39-40 km/h en 4 à 5 secondes. De même les reprises de vitesse au relevé des mains sont également graduelles.

En recherche de vitesse minimum (23 km/h pour plus de 60 cm d’amplitude et quelques 10 kg), la voile témoigne d’une grande stabilité en tangage ainsi qu’un amortissement important.

10 cm de frein la ralentissent à 33 km/h pour 1 kg de tension puis 20 à 30 cm d’amplitude avec une bonne tension de 3 à 4 kg permettent de stabiliser la voile entre 30 et 27 km/h. Le ralentissement à la commande n’est donc pas très important et laisse un bon potentiel de vitesse, y compris lors du contrôle du tangage en turbulence.

La déstabilisation en tangage demande également des appuis amples à la commande sans conséquence en sortie. Consécutivement à un ralentissement en entrée d’ascendance, la voile pique modérément, tirant gentiment le pilote sans intervention nécessaire à la commande. Idem en sortie d’ascendance. On est vite en confiance par l’amortissement du roulis et du tangage et l’absence presque complète de travail indépendant des demi-voiles laisse le pilote au repos dans sa sellette. Elle conserve un bon plané et une bonne vitesse en condition hachée avec une meilleure efficacité à résister au cabré avec un tiers d’accélérateur.

La mise en virage à 15 ° demande 15 à 20 cm d’amplitude et 3,5 kg d’effort avec une bonne coordination lacet roulis. La réponse à la commande n’est pas « sauvage » et l’inscription en virage est progressive d’abord sur le lacet et une bonne conversion en roulis dans les premiers 45 ° de rotation avec beaucoup de fluidité. Les 30 ° demande une implication modérée à la sellette pour recentrer le thermique puis la commande suffit seule sans précision importante de l’amplitude. La voile correspond au créneau intermédiaire à cette inclinaison avec 30 à 35 cm d’amplitude et 5,5 kg d’effort. C’est plutôt à 15° que le pilotage sellette permet de « verrouiller » le virage pour obtenir une meilleur homogénéité. Oubliez le cadencement, la voile s’en dispense. Une remarque, la manœuvrabilité se trouve augmentée à la commande dans le régime des basses vitesses sans agressivité notoire et permet d’utiliser la voile sur des noyaux très étroits le long du relief en position freinée. J’ai pu au mieux enrouler des thermiques étroits dans le relief en  ralentissant et relevant la main extérieure pour la mise en virage. Les vitesses en rotation sont dans la moyenne pour 32 à 35 km/h avec un ralentissement sans dérapage à 30 km/h au cadencement. Les petites conditions sont alors à portée de stabilo.

En thermique et conditions turbulentes, l’amortissement de la voile et l’absence de jeu sur le lacet permet de « lire » confortablement l’aérologie par les mouvements lents de tangage et de roulis un peu plus vif. Le virage ne perd pas en homogénéité avec une sensation de grand confort et un excellent taux de chute à 15 et 30° avec une sensation de « posé ». Pour peu que l’on accepte d’utiliser une assez grande amplitude à la commande, la voile tient facilement le thermique et n’affiche pas ou peu de roulis inverse. C’est plutôt dans la douceur et la progressivité que se feront les inversions de virage et modification de l’inclinaison. L’inversion avec un bon transfert à la sellette demande 5 à 6 secondes tout en douceur.

Pour des inclinaisons franches, spirale engagée ou Wing Over, il faudra gommer la progressivité de la voile à prendre de l’inclinaison par des appuis sellettes volontaires. Les vitesses obtenues ensuite en rotation sont importantes avec un très fort taux de chute. La sortie est ample en oscillation avec une attaque oblique présente mais amortie et aisément contrôlable. Sans maîtrise, la fermeture du stabilo opposé à la rotation est inévitable. Il y a peu de tendance à la vrille bras haut ou à basse vitesse.

La manœuvre des B confirme l’aptitude de la voile à reprendre son vol sur une abattée présente mais amortie et la résistance à toute forme de parachutale.

Les oreilles sont faciles à mettrent en œuvre avec peu d’augmentation du taux de chute et sans ralentissement. Accéléré à 100%, le taux de chute devient plus conséquent pour 3.5 à 4 m/s. La stabilité est bonne, avec un maniabilité moyenne à la sellette. L’ouverture est presque autonome avec un léger crochetage des dernières cellules.

Pour une fermeture maintenue à 50 %, il a été facile de contrôler la trajectoire à la commande seule sans décrochage rapide du bout de plume libre.

A l’atterrissage sans vent, le peu de ressource demande un franc relevé des mains afin d’utiliser toute la plage de vitesse à l’arrondi. Les approches au sommet seront rendu confortables par la stabilité de la voile et une bonne tolérance à être ralentie.

Conclusion

Avec la Titan, on se sent tout de suite à l’aise, prêt à affronter des conditions fortes en toute sérénité. Maîtrisez le décollage et vous vous retrouverez sous une voile gentille, intermédiaires facile, recelant tout de même d’excellentes performances. Comme m’a dit Pierrot, «on a l’impression de savoir voler». De plus la fabrication de la voile confirme l’aboutissement du produit en terme de conception.

  Vite!

On a aimé :

Le comportement paisible et la facilité de pilotage.
Les performances notamment voile accélérée.
Le maintien en turbulence

On aurait préféré :

Un décollage plus évident
Un peu moins lourde.

 

Données techniques constructeur

Marque: PRO DESIGN Modèle: TITAN

Type:                          S                     M                    L        

Surface plat m2:       25.72              27.33              29.56

Envergure plat m:     11.74              12.10              12.58

Allongement:            5.35                5.35                5.35

Cellules:                    75                   75                   75

Poids aile kg:                        7.5                  7.9                  8.3     

P.T.V kg:                    65-85             80-100           95-120

Label:                         en cours*       DHV2              DHV2

Prix € :                       3190               3190               3190

*au mois de juin

 

Constructeur:

PRO-DESIGN GmbH
Lärchenweg 33
6161 Natters
Austria
Tel: +43 512 546444
Fax: +43 512 54644520
E mail : office@pro-design.at
Site web : www.pro-design.at

Tableau récapitulatif des mesures Vol Libre

Température: 25 ° (moyennée)

Pression/mer: 1021 Hpa

Altitude décollage: 950m

Charge alaire: 3.51 kg/m² (forte)

Vitesse bras hauts: 37 km/h au Skywatch Pro

Vitesse accéléré: 48 km/h poulies en butée.

Décrochage: 23 km/h à plus de 10 kg d’efforts (très dissuasif)

Efforts en vol droit: 1 kg à 33 km/h 2,5 kg à 30 km/h, 4,5 kg à 27 km/h

Efforts en virage: 3.5 kg à 15° d’inclinaison, 5.5 kg à 30°

Comportement spirale: stable (sort de la spirale) à légère neutralité à forte inclinaison.

Inversion de virage: 5 à 6 s pour 30 ° à 30 ° d’inclinaison (avec transfert de poids à la sellette)

Roulis inverse: très faible, pas gênant

Lacet : absent

Tangage : stable amorti

Roulis : instable dans les premiers degrés, amorti

Oreilles: Vz - 3 m/s à 36 km/h

Vz moyennes: 1.16 m/s à 27 km/h, 1.17 à 30, 1.2 à 33, 1.24 à 37, 1.29 à 39, 1,45 à 42, 2.15 à 46

Finesses moyennes: 6.39 à 27 km/h, 7.05 à 30, 7.57 à 33, 8.23 à 37, 8.34 à 39, 8.12 à 42, 5.86 à 46

 RETOUR